Pour mieux comprendre l'origine de nos émotions, nous pouvons prendre l’exemple d’un ours qui apparaît alors que l’on se balade en forêt.

• Pour William James (1894), la perception du stimulus (l’ours) entraîne des modifications dans notre corps. C’est ensuite en percevant ces modifications et l’état de notre corps que nous pouvons ressentir l’émotion (peur) qui lui y est associée. 
• Pour Walter Cannon (1927), il n’existe pas de relation causale entre l’émotion et les réponses physiologiques (accélération du rythme cardiaque, transpiration…) : je perçois l’ours, j’analyse la situation, l’émotion de peur survient et les réponses physiologiques apparaissent ensuite. Quoi qu’il en soit, il existe toujours un événement déclencheur pouvant être externe (un ours qui surgit) ou interne (une pensée vagabonde) à l’origine de l’émotion.

Aujourd’hui, même si tous ne partagent pas les mêmes théories concernant les émotions, nous pouvons en donner une définition consensuelle : une émotion est un processus rapide et focalisé sur un évènement en deux étapes qui sont le déclenchement (l’émotion de peur dans le cas de l’ours) et la réponse (le rythme cardiaque qui accélère et la fuite).

Toute émotion engendre des réponses qui peuvent être très variées et regroupées en trois catégories : 

• expressions motrices (expressions faciales, changements posturaux et changement dans la voix…) ;
•  changements physiologiques (transpiration, visage qui rougit…) ;
• sentiment subjectif : ressenti ou “feeling”.
  

Il faut savoir qu’une émotion possède deux valeurs (valence) : soit positive, soit négative. Mais nous sommes tous différents et nos différences impactent le déclenchement d’une émotion. 

En effet, vous ne réagirez pas de la même manière que votre collègue face à une situation qui génère de l’émotion, car vous n’avez pas le même vécu ni les mêmes expériences passées, c’est pourquoi nous devons apprendre à comprendre nos propres émotions.

Le psychologue Paul Ekman (1990) a identifié six émotions de base : la joie, la surprise, la peur, la colère, le dégoût et la tristesse. Elles sont dites “de base” non car elles sont universelles et qu’on les retrouve donc chez tous les êtres humains, et ce quelle que soit leur culture : la joie s’exprime ainsi de la même façon en Inde qu’en Colombie. 

Ces émotions de base jouent aussi un rôle essentiel dans la survie de notre espèce : par exemple, la peur nous pousse à fuir le danger tandis que la colère nous pousse à le combattre, ce qui favorise grandement nos chances de survie.

ll existe aussi d’autres émotions dites secondaires comme l’anxiété, l’irritation ou la culpabilité. Elles découlent des émotions de base, comme pour les couleurs secondaires venant d’un mélange de deux couleurs primaires. Si vous souhaitez en savoir plus, il est possible de trouver sur internet une représentation sous forme de roue des émotions primaires et des émotions secondaires qui en découlent, qui illustre très bien ce concept.

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L’émotion joue d’abord un rôle essentiel dans notre survie : elle prépare notre corps à l’action et nous permet d’agir de façon adaptée en nous informant et en nous signalant une situation.

Deux grandes tendances à l’action peuvent être liées aux émotions : l’approche et l’évitement. Dans cette perspective, les émotions négatives nous pousseraient vers l’évitement et les émotions positives vers l’approche. Mais une émotion de base relativise néanmoins cette conception : il s’agit de la colère.  C’est une émotion dite négative, mais qui prépare notre corps à l’approche. La colère ne nous pousse généralement pas à partir en courant, mais plutôt à se rapprocher de son interlocuteur en montant le ton voire parfois en venir aux mains. Cette émotion est actuellement un large sujet d’étude, replaçant les théories actuelles de classification des émotions au cœur des réflexions.

Comme dirait Aristote : “l’homme est un être social, la nature l’a fait pour vivre avec ses semblables”. Nos émotions sont ainsi très utiles dans un contexte social : elles nous donnent des informations (par exemple, identifier la tristesse chez quelqu’un aux yeux humides) et nous permettent aussi de communiquer ( sourire pour remercier un conducteur à un passage piéton).

Enfin, les émotions sont un formidable outil de connaissance de soi : prendre conscience de leur émergence et identifier leur origine permet de mieux comprendre ses mécanismes comportementaux, favorisant ainsi la maîtrise de soi.

La méthode Coeurious, qui fait notamment appel aux souvenirs émotionnels, peut vous être très utile si vous souhaitez explorer vos émotions liées à vos expériences passées. Les facettes utilisées dans le cadre de la méthode permettent en effet d’exprimer ses souvenirs et d’extérioriser les émotions qui y sont liées, ce qui peut vous permettre de vous en libérer si vous sentez qu’elles sont envahissantes dans votre quotidien. N’hésitez pas à contacter Coeurious pour en savoir plus, nous serons ravis d’échanger avec vous !